jeudi, avril 18, 2024
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Comment se former dans un espace de travail hybride ?

Le passage à un environnement de travail hybride n’a pas eu que des répercussions sur le mode de travail. Il a également eu des conséquences directes sur l’apprentissage sur le lieu de travail. Dans quelle mesure les choses ont-elles réellement changé pour les formateurs et quelles sont les conséquences à long terme de la pandémie en matière de formation sur le lieu de travail ?


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Cette semaine, dans #O365 Hours, je reçois Kirsty McGrath pour parler des conséquences à court terme et à long terme qu’a eues le passage au travail hybride en matière de formation au sein des organisations. Regardez notre discussion ci-dessous ou lisez la transcription complète de notre entretien !

Invitée : Kirsty McGrath, MVP Microsoft et Directrice générale d’OnPoint Solutions (cliquez ici pour accéder à son site Web)

Thèmes abordés :

  • Quelles ont été les répercussions de la pandémie sur la formation ?
  • Comment envisagez-vous l’avenir de l’organisation hybride ? Qu’est-ce qui a changé depuis que les employés sont revenus au bureau, pour beaucoup selon un modèle hybride ? En quoi cela a-t-il eu un impact sur les stratégies de formation des organisations ?
  • Ce modèle perdurera-t-il ainsi à long terme ? Ou n’est-ce qu’une phase de transition supplémentaire ?

Quelles ont été les répercussions de la pandémie sur la formation ?

KM : Au début de la pandémie, plus personne n’avait la tête à se former et tous les grands programmes habituels sont tombés à l’eau. Il fallait « faire son travail ». Rien de plus. Ainsi, là où, auparavant, on aurait suivi une formation sur un produit spécifique, on s’est soudain retrouvé avec une expérience pratique. C’est une sorte de retour à la formation sur le tas. Lorsque nous nous formons « sur le tas », nous ne retenons généralement que 10 % des informations liées à un outil ou une fonctionnalité particulière. C’est une véritable gageure et nous n’avons bien souvent pas le temps de nous arrêter pour poser des questions.

CB : J’ai déjà assisté à cela dans des entreprises qui avaient diminué leurs budgets de formation et avaient enregistré une baisse de l’activité.

KM : Vous savez, le défi, c’est que, lorsque l’on est en télétravail et que l’on doit se former sur le tas, on ne peut pas se tourner vers la personne assise à côté de nous pour lui poser des questions. Les réunions sont en train de nous tuer à petit feu. En effet, avec la pandémie, nous multiplions les réunions pour garder le contact. Et par conséquent, les budgets de formation disparaissent. Beaucoup de formateurs venaient vers moi pour me demander si j’avais du travail. S’ils pouvaient faire quoi que ce soit.

Nous faisions de petits webinaires très courts. Ces webinaires de 15 à 30 minutes, voire une heure, remplaçaient les grands programmes de formation que nous avions mis en place à travers toute l’Australie. La pandémie a vraiment eu un impact considérable sur l’apprentissage. Certaines choses commencent à peine à revenir à la normale, mais nous avons observé une montée en flèche de l’apprentissage asynchrone. Qu’en est-il vraiment pour les types d’apprentissage synchrones et asynchrones ?

Nous parlons d’apprentissage synchrone lorsque tous les apprenants suivent une formation en même temps et au même endroit, que ce soit en ligne ou en présentiel.

L’apprentissage asynchrone, c’est lorsque chacun suit sa formation à un moment différent et à un endroit différent. C’est ce qu’il se passe lorsqu’une organisation publie des vidéos ou opte pour la formation en ligne via LinkedIn Learning ou d’autres plateformes d’autoformation.

Avec la pandémie, beaucoup d’entreprises se sont dit : « nous allons enregistrer cette séance de formation d’une heure et vous pourrez la regarder quand vous voudrez ». Avec ce changement, l’apprenant doit faire la démarche d’aller chercher l’information au lieu qu’elle lui soit proposée. Et cela change tout. En effet, nous savons que, en matière d’apprentissage asynchrone, environ 26 % des personnes seulement (parfois beaucoup moins) suivent la formation en ligne et vont chercher les informations par elles-mêmes.

D’après vous, comment l’organisation hybride évoluera-t-elle à l’avenir ?

KM : C’est très compliqué pour un formateur de passer à un modèle hybride parce que ceux qui ne viennent pas dans nos locaux ne bénéficient pas de tout ce que l’expérience proposée en présentiel peut leur offrir. La fonctionnalité vidéo de Microsoft Teams, qui permet de voir le formateur et de discuter avec les participants au lieu d’être assis devant un écran est très utile, mais cela reste une expérience très différente. Les apprenants qui suivent une formation en ligne font-ils vraiment les exercices ? Dois-je vérifier en permanence pour voir comment ils s’en sortent ? Non seulement je dois former les gens, mais je dois également prévoir du temps supplémentaire pour faire des pauses et voir où en sont nos stagiaires. Pour résumer, la gestion d’un environnement d’apprentissage hybride nécessite plus de temps, mais bien souvent, les gens n’ont pas plus de temps.

CB : Ces deux dernières années, j’ai participé à l’organisation du North American Collaboration Summit. On veillait toujours à avoir des modérateurs en ligne dont le rôle était de s’assurer que ce que le formateur expliquait était correctement traduit pour les participants en ligne.

KM : Le problème, c’est que les organisations ne veulent pas payer deux formateurs.

CB : C’est exact.

KM : On a du mal à les convaincre de rendre l’apprentissage efficace. On a du mal à leur faire comprendre que l’apprentissage dans des environnements en ligne ou hybrides est différent de l’apprentissage traditionnel. Il y a plusieurs types d’apprenants et donc plusieurs profils d’apprentissage à prendre en compte : visuo-spatial, auditif, tactile, etc.

CB : Tout à fait. Nous ne pouvions pas toujours avoir des modérateurs pour s’occuper des participants en ligne et en présentiel, mais nous avons remarqué que les sessions étaient mieux réussies lorsque nous avions un modérateur dans la salle et un modérateur en ligne afin que le formateur puisse se concentrer sur son contenu. Bien évidemment, la technologie doit pouvoir rendre cela possible.

KM : Cela doit être très structuré et vous devez être très clair sur ce point au sein de votre organisation. Vous devez avoir plusieurs stratégies numériques alternatives à votre disposition. Vous devez pouvoir vous adapter aux différents modes de diffusion, que ce soit en ligne, en présentiel ou potentiellement de manière hybride, et vous devez pour cela pouvoir vous appuyer sur des personnes ayant les compétences nécessaires.

Ce modèle perdurera-t-il ainsi à long terme ou n’est-ce qu’une nouvelle phase de transition ?

KM : Je pense qu’au cours des deux prochaines années, de plus en plus de gens reviendront assister aux séances en présentiel et que la tendance finira par s’inverser. Toutefois, certaines composantes resteront irrémédiablement virtuelles.

CB : Microsoft a investi énormément de temps et d’argent pour concevoir des modules pratiques prêts à l’emploi et autonomes. Ce genre de choses reposera toujours sur le présentiel. Mais je suis d’accord, dans de nombreux cas, nous continuerons à avoir un mélange de composantes numériques et physiques. C’est génial d’avoir cette configuration de salle de classe pour pouvoir poser des questions et interagir avec les autres, mais c’est également très pratique de pouvoir apprendre à son rythme. Les organisations peuvent même utiliser certains outils et méthodes de ludification pour suivre la rétention des connaissances et les progrès des apprenants.

KM : Oui, absolument. Cela dépend généralement de la fonction de l’apprenant. Un employé de première ligne sera en présentiel la plupart du temps et environ 30 % du temps en ligne. Beaucoup d’entre eux ne sont pas fans de la technologie. Pour un employé de bureau, la répartition sera plus équilibrée.

CB : Je voudrais dire une dernière chose aux organisations qui surveillent leur budget de près : s’il vous plaît, ne réduisez pas les budgets de formation aujourd’hui, car ces formations vont devenir de plus en plus critiques. Il est toujours utile d’organiser une petite remise à niveau sur la conformité stricte et les exigences réglementaires, notamment dans les secteurs régulés.


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Christian Buckley
Christian Buckleyhttp://buckleyplanet.com
An Office Apps & Services MVP and Microsoft Regional Director, Christian Buckley is an internationally recognized author and speaker and runs the community-focused CollabTalk blog, podcast, and tweetjam series.

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